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  • Photo du rédacteurMarilène Côté Acupuncture

Les aventures du Pharmachien

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Point-Source Express

Les aventures du Pharmachien

Bonjour,

Olivier Bernard, alias le pharmachien, a diffusé son épisode sur l’acupuncture dans laquelle il tente de répondre à la question suivante : « Est-ce que l’acupuncture est appuyée scientifiquement ? ».

Suite à cette diffusion, nous verrons donc les points suivants :


1. Le débat d’idées est normal et même profitable

Tout d’abord, il est important de comprendre que ce type débat est normal dans un monde où la liberté d’expression est garantie et nous ne contestons pas ce droit. De plus, c’est de cette façon que la pensée et la connaissance évoluent, grâce à la recherche et aux débats scientifiques qui s’en suivent. Ce type de débat a eu lieu à de multiples reprises dans le processus de développement de l’acupuncture de l’antiquité jusqu’à aujourd’hui. Comme l’affirmait Boileau au 17e siècle : « C’est du choc des idées que jaillit la lumière ». Le droit à la libre expression est cependant limité par différentes règles ou codes, comme par exemple les codes de déontologie.

Nous reconnaissons bien sûr l’intérêt pour le public d’une démarche de vulgarisation scientifique qui ne peut que nourrir le développement d’un esprit critique au sein de la population.

2. L’existence du Qi n’a pas encore été mise en évidence scientifiquement

La critique la plus souvent entendue sur l’acupuncture par les adeptes du scepticisme scientifique, c’est que le Qi n’a jamais été mis en évidence par la démarche scientifique et que par conséquent, il n’existe pas.

Il est effectivement vrai qu’aucune des découvertes scientifiques récentes n’a encore réussi à mettre en évidence ce qui pour nous est des plus réel et que nous utilisons avec succès à tous les jours pour le plus grand bien-être de nos patients. Le modèle théorique que nous utilisons a fait ses preuves et nos patients peuvent en témoigner.

Nous sommes actuellement dans la même situation que toutes les tribus qui ont traité leurs membres grâce aux plantes. Ça fonctionnait, même si les molécules actives n’avaient pas été identifiées. La démarche scientifique requiert que les principes actifs soient nommés et leur efficacité validée. Nous n’en sommes pas encore là.

3. Des pistes intéressantes en développement

Par contre, la recherche scientifique actuelle offre des pistes intéressantes, notamment :

4. Comment les savoirs sont-ils construits ?

La théorie de la médecine traditionnelle chinoise a été développée sur des milliers d’années et est le fruit d’une étude critique minutieuse de la nature, de ses lois et de son action sur et de son interaction avec les systèmes vivants.

Les médecins chinois, coréens, tibétains, vietnamiens et autres qui ont fait ces recherches à l’époque et ont développé le modèle théorique qui nous sert à analyser et comprendre les problèmes de santé que présentent nos patients, ont décrit ce qu’ils constataient dans un langage qui correspondait à la culture et à la langue des lieux et de l’époque. Ils ont créé un modèle qui aujourd’hui apparaît comme une allégorie qui décrit les différents phénomènes de manifestation de la vie. En parallèle, la science moderne a créé son propre modèle, dans une autre culture et avec un autre langage.

Je me permets cette petite anecdote pour illustrer que la science moderne porte elle aussi les marques que la codification et les mots pour le faire sont dépendants de la culture et de la langue de l’époque où la découverte fut faite. Robert Hooke, un chimiste, mathématicien, physicien et inventeur anglais publie, en 1665, Micrographia, un ouvrage dans lequel il décrit un certain nombre d’objets tels qu’il les a observés à l’aide d’un microscope de sa fabrication. Il observe un fragment d’écorce à l’aide d’un microscope et découvre que cette écorce contient une multitude de petites chambres, comme les chambres des moines dans les monastères ou des prisonniers et, pour les qualifier, il utilise le terme « cellules », du nom donné à l’époque aux chambres des moines ou des prisonniers.

Pour les scientifiques d’aujourd’hui, il ne peut y avoir de confusion lorsqu’ils parlent de la cellule, personne ne pense qu’on parle des chambres des moines dans les monastères ou des prisonniers dans les centres d’incarcération, parce que ce terme fait partie de notre vocabulaire, et ce qu’il permet de nommer dans la description de la réalité qui est faite fait consensus chez tous.

Nous, acupuncteurs, avons donc notre propre langage, issu d’une autre culture, d’une autre langue, et, dans notre culture, que nous partageons avec tous les acupuncteurs de la planète, tout le monde se comprend et ce modèle nous permet d’être efficaces. C’est cette différence de langage qui provoque le genre de critique que monsieur Bernard tient.

Il existe plusieurs voies pour construire de la connaissance, des savoirs, c’est ce qu’on nomme l’épistémologie de tel ou tel corpus de connaissance. Je vous partagerai plus loin les arguments relatifs à l’obstacle épistémologique inhérent à la démarche des vulgarisateurs scientifiques qui portent un jugement ancré dans la posture du scepticisme scientifique sur une discipline issue d’une autre histoire de construction du savoir, d’une autre épistémologie et appartenant à un autre paradigme. Si vous désirez plus d’information sur ces différents concepts, suivez les liens ci-haut.

Donc, c’est vrai, l’existence du Qi n’a pas encore été suffisamment confirmée par la science, mais les mécanismes d’action identifiés dans les recherches plus récentes nous apportent graduellement une meilleure compréhension de ce que nos ancêtres ont regroupé sous le vocable de Qi ! Cela n’a cependant pas d’impact sur l’efficacité clinique observée des traitements d’acupuncture.

5. La science offre cependant de nombreuses preuves de l’efficacité de l’acupuncture

Récemment, la science s’est davantage penchée sur l’efficacité de l’acupuncture. De nombreuses preuves scientifiques témoignent maintenant de l’efficacité de l’acupuncture dans divers champs d’exercices, notamment sur le traitement de la douleur chronique, mais aussi en oncologie, en obstétrique et en désintoxication pour ne nommer que les plus populaires. Vous trouverez, en accès public, deux documents sur notre site web et qui peuvent vous servir pour répondre à certaines questions.

Je joins aussi un lien pour un article qui témoigne de ce débat entre les tenants du scepticisme scientifique et les spécialistes de la MTC.

Ce débat est planétaire et il ne doit pas nous empêcher de progresser ni de dormir. Je ne peux que vous encourager à ne pas trop stresser avec ça. Ce n’est pas la première fois que notre profession a affaire à des détracteurs et ça ne l’a pas empêchée de progresser et de se développer. Ça ne veut pas dire pour autant que nous baissons les bras, bien au contraire, voilà une belle occasion de faire entendre notre voix.

6. Conclusion

Pour conclure, nous pouvons dire que monsieur Bernard ne parle pas notre langue et ne peut donc comprendre ce que nous disons. Il affirme que nous devrions parler sa langue pour qu’il nous comprenne et éventuellement nous reconnaisse.

Des travaux sont actuellement en cours dans de nombreuses institutions sérieuses pour effectuer ce travail de traduction de la tradition vers la science. Mais ceci n’empêche pas l’acupuncture de continuer à être bénéfique, à preuve, les nombreuses juridictions où l’acupuncture est intégrée dans les hôpitaux et les services de santé de par le monde, notamment ici au Québec :

Hôpital de LaSalle — Obstétrique Un service de garde 24 h/24 pour accompagnement en acupuncture durant l’accouchement est dispensé par un groupe d’acupuncteurs possédant une formation spécifique dans ce domaine. Ce service est offert à titre privé et complémente les services et les soins médicaux conventionnels reçus durant l’accouchement.

Hôpital Général Juif — Oncologie pulmonaire Des traitements d’acupuncture sont offerts gratuitement aux patients du centre d’oncologie pulmonaire Peter Brojde par un acupuncteur y pratiquant à temps plein. L’acupuncture fait partie d’une offre de soins globale disponible pour les patients.

Centre de réadaptation en dépendance de Montréal (Dollard-Cormier) Des traitements d’acupuncture sont offerts à prix modique aux patients du centre par le Collège de Rosemont via les stages cliniques des finissants en acupuncture. Les étudiants y pratiquant sont accompagnés par un professeur maître de stage qui supervise et oriente les interventions thérapeutiques.

CHUM – Clinique antidouleur Des traitements d’acupuncture sont offerts à prix modique aux patients de la clinique antidouleur du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) par le Collège de Rosemont via les stages cliniques des finissants en acupuncture. Les étudiants y pratiquant sont accompagnés par un professeur maître de stage qui supervise et oriente les interventions thérapeutiques.

Des patients présentant des problématiques de douleurs chroniques sous plusieurs formes y sont traités, en plus de certaines autres conditions internes. En plus de la stimulation des points à l’aiguille, plusieurs techniques sont régulièrement employées simultanément, telles que le laser et le stimulateur électrique de type TENS.

Cégep Marie-Victorin — Clinique-école de physiothérapie Des traitements d’acupuncture sont offerts à prix modique aux patients de la clinique-école par le Collège de Rosemont via les stages cliniques des finissants en acupuncture. Les étudiants y pratiquant sont accompagnés par un professeur maître de stage qui supervise et oriente les interventions thérapeutiques.

Des patients présentant des conditions musculo-squelettiques sont principalement traités en coordination avec les étudiants en physiothérapie, bien que toute personne puisse se présenter à la clinique-école, indépendamment de la raison de consultation.

Hôpital Maisonneuve-Rosemont — Oncologie ORL Des traitements d’acupuncture sont offerts gratuitement aux patients en oncologie ORL de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Les traitements se concentrent présentement sur la xérostomie (bouche sèche), un effet secondaire courant des traitements médicaux oncologiques.

Acupuncture privée en milieu hospitalier Il est possible d’obtenir des soins privés d’acupuncture en milieu hospitalier avec l’accord de votre médecin et du directeur des services professionnels (DSP) responsable de l’unité dans laquelle vous êtes hospitalisé. Une fois ces accords obtenus, votre acupuncteur pourra vous traiter directement dans votre chambre d’hôpital.

En espérant que ceci vous permette de structurer votre réponse aux diverses questions qui pourraient vous être posées.

Nous vous revenons bientôt !

Le président

Raymond Bourret, Ac., M.A.

« Les chiens aboient, la caravane passe » (Proverbe arabe)

Ordre des acupuncteurs du Québec

505, boul. René-Lévesque Ouest, bureau 1106, Montréal (Québec) H2Z 1Y7 Tél. 514.523.2882 / 1.800.474.5914 Fax 514.523.9669 info@o-a-q.org www.o-a-q.org

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